Birago Diop

Birago Diop

1906-12-11 Dakar
1989-11-25 Dakar
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Alguns Poemas

Sopro

Atente os seus ouvidos
Mais às coisas que aos Seres
À voz do Fogo, fique atento,
Ouça a voz das Águas.
Ouça através do Vento
A Savana a soluçar
É o Sopro dos ancestrais

Os que faleceram jamais se foram
Eles estão na Sombra que se ilumina
E na sombra que se enegrece.
Os Mortos não estão sob a Terra
Eles estão na Árvore que freme,
Estão na Madeira que geme,
Estão na Água que dorme,
Estão na Cabana, estão na Massa
Os mortos não estão mortos.

Atente os seus ouvidos
Mais às coisas do que aos Seres
À voz do Fogo, fique atento,
Ouça a voz das Águas.
Ouça através do Vento
A Savana a soluçar
É o Sopro dos ancestrais
Que jamais se foram
Que não estão sob a Terra
Que não estão mortos.

Os que faleceram jamais se foram:
Estão no Seio da Mulher,
No vagido da Criança
E na brasa que inflama.
Os Mortos não estão sob a Terra
Eles estão no Fogo que se apaga,
Estão nas Ervas que choram,
Estão na Rocha que range,
Estão na Floresta, na Cabana,
Os Mortos não estão mortos.

Atente os seus ouvidos
Mais às coisas do que aos Seres
À voz do Fogo, fique atento,
Ouça a voz das Águas.
Ouça através do Vento
A Savana a soluçar
É o Sopro dos ancestrais

Todo dia ele refaz o Pacto
O grande Pacto que prende,
Que prende à Lei nosso Destino,
Aos Atos dos Sopros mais fortes
O Destino de nossos Mortos que não estão mortos,
O pesado pacto que nos liga à Vida,
A pesada Lei que nos ata aos Atos,
Dos Sopros que morrem
No leito e às margens do Rio,
Sopros que se movem
Na Rocha que range e na Erva que chora
Sopros que permanecem
Na sombra que ilumina e se enegrece,
Na Árvore que freme, na Madeira que geme
E na Água que corre e na água que dorme,
Sopros mais fortes que tomaram
O Sopro dos Mortos que não estão mortos,
Dos Mortos que não partiram,
Dos Mortos que não estão mais sob a Terra.


:


Souffle

Écoute plus souvent
Les choses que les Êtres
La voix du Feu s'entend,
Entends la voix de l'Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots
C'est le Souffle des ancêtres.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Ils sont dans l'Ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre
Ils sont dans l'Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l'Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule
Les Morts ne sont pas morts.

Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s'entend,
Entends la Voix de l'Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C'est le Souffle des Ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis
Qui ne sont pas sous la Terre
Qui ne sont pas morts.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le Sein de la Femme,
Ils sont dans l'Enfant qui vagit
Et dans le Tison qui s'enflamme.
Les Morts ne sont pas sous la Terre
Ils sont dans le Feu qui s'éteint,
Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
Ils sont dans le Rocher qui geint,
Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
Les Morts ne sont pas morts.

Écoute plus souvent
Les choses que les Êtres
La voix du Feu s'entend,
Entends la voix de l'Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots
C'est le Souffle des ancêtres.

II redit chaque jour le Pacte,
Le grand Pacte qui lie,
Qui lie à la Loi notre Sort,
Aux Actes des Souffles plus forts
Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,
Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.
La lourde Loi qui nous lie aux Actes
Des Souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
Des Souffles qui se meuvent
Dans le Rocher qui geint et dans l'Herbe qui pleure
Des Souffles qui demeurent
Dans l'ombre qui s'éclaire et s'épaissit,
Dans l'Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit
Et dans l' Eau qui coule et dans l' Eau qui dort,
Des Souffles plus forts qui ont pris
Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,
Des Morts qui ne sont pas partis,
Des Morts qui ne sont plus sous la Terre.

Viático

Em um dos três canários
dos três canários nos quais certas noites ressurgem
as almas serenas,
o sopro dos ancestrais,
dos ancestrais que foram homens,
dos ancestrais que foram sábios,
Mãe encharcou três dedos,
três dedos de sua mão esquerda:
o polegar, o indicador e o maior.
Eu encharquei três dedos,
três dedos de minha mão direita:
o polegar, o indicador e o maior.

Com seus três dedos vermelhos de sangue,
de sangue de cachorro
de sangue de touro
de sangue de bode,
Mãe me tocou três vezes.
Tocou minha testa com o polegar,
com o indicador o meu peito esquerdo
e meu umbigo com seu dedo maior.
Eu estendi meus dedos rubros de sangue,
de sangue de cachorro,
de sangue de touro
de sangue de bode.
Eu estendi meus três dedos aos ventos,
ao vento do Norte, ao vento do Nascente,
ao vento do Sul, ao vento do Poente;
e ergui meus três dedos na direção da Lua,
da Lua cheia, a Lua cheia e nua
quando ela foi ao fundo do canário maior.

Afundei meus três dedos na areia,
Na areia que se arrefecera.
Então Mãe disse: “Vai pelo Mundo, vai,
Ao longo da Vida Eles estarão em seus passos”.

Desde então eu vou,
eu vou pelas sendas,
pelas sendas e pelas estradas,
para além do mar e mais além, mais longe ainda,
para além do mar e mais além, mais longe ainda,
para além do mar e para além do além.
E quando chego perto da gente ruim,
os Homens de coração negro,
quando me aproximo dos invejosos,
os Homens de coração negro,
à minha frente avançam os Sopros dos meus Ancestrais.


:


Viatique

Dans un des trois canaris
des trois canaris où reviennent certains soirs
les âmes satisfaites et sereines,
les souffles des ancêtres,
des ancêtres qui furent des hommes
des aïeux qui furent des sages,
Mère a trempé trois doigts,
trois doigts de sa main gauche:
le pouce, l'index et le majeur;
Moi j'ai trempé trois doigts:
trois doigts de la main droite:
le pouce, l'index et le majeur.
Avec ses trois doigts rouge de sang,
de sang de chien,
de sang de taureau,
de sang de bouc,
Mère m'a touché mon front avec son pouce,
Avec l'index mon sein gauche
Et mon nombril avec son majeur.
Moi j'ai tendu mes doigts rouges de sang,
de sang de chien,
de sang de taureau,
de sang de bouc.
J'ai tendu mes trois doigts aux vents
aux vents du Nord, aux vents du Levant
aux vents du Sud, aux vents du Couchant;
Et j'ai levé mes trois doigts vers la Lune,
vers la Lune pleine, la Lune pleine et nue
Quand elle fut au fond du plus grand canari.

Après j'ai enfoncé mes trois doigts dans le sable
dans le sable qui s'était refroidi.
Alors Mère a dit: "Va par le Monde, Va!
Dans la vie ils seront sur tes pas."

Depuis je vais
je vais par les sentiers
par les sentiers et sur les routes,
par-delà la mer et plus loin, plus loin encore,
par-delà la mer et par-delà l'au-delà;
Et lorsque j'approche les méchants,
les Hommes au coeur noir,
lorsque j'approche les envieux,
les Hommes au coeur noir
Devant moi s'avancent les Souffles des Aïeux.



Birago Diop foi um poeta e contista senegalês, nascido em Ouakam, nos arredores da capital Dakar, em 1906. Estudou veterinária em Toulouse, graduando-se em 1933, cidade na qual viria a conhecer seu conterrâneo, o poeta Léopold Sédar Senghor (1906 - 2001), ligando-se ao movimento da Négritude, que contaria ainda com Aimé Césaire, Léon Damas, René Depestre e Guy Tirolien. Birago Diop estreou com o volume de prosaLes Contes d'Amadou Koumba (1947), editado em Paris. A ele se seguiramLes Nouveaux Contes d'Amadou Koumba (1958), com prefácio de Léopold Sédar Senghor;Contes et Lavanes (1963), que recebeu o Grande Prêmio Literário da África Negra de Expressão Francesa, de 1964; eContes d'Awa (1977). Sua poesia foi reunida no volumeLeurres et Lueurs (1960). Birago Diop escreveu ainda para o teatro, além de vários livros memorialísticos. O poeta morreu em Dakar, em 1989.
 
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